Projet Archéologique Palmitopamba Imprimer
Sierra
Écrit par Ronald D. Lippi   
Mardi, 28 Février 2012 14:32

Ronald D. Lippi, PhD, Chercheur et Directeur
(Université de Wisconsin, EEUU)

Le Projet Archéologique Palmitopamba a été mis en place début 2002 afin de passer de l'étape de prospections à la phase de fouilles. Ronald Lippi et Tamara Bray ont commencé la fouille d'un des sites découverts pendant les prospections ; le projet a ensuite été étendu afin d'inclure deux sites supplémentaires dans le secteur de Palmitopamba. Le site principal fut initialement identifié sous l'appellation de Pucara de Palmitopamba (NL-20), car il présentait les traits d'une forteresse inca en pays yumbo. Néanmoins, il se trouve que ce site fut beaucoup plus qu'un simple point de contrôle militaire ; il est donc désormais désigné sous le nom de Palmitopamba, ou NL-20. Le site se trouve dans la juridiction de Palmitopamba (paroisse de Nanegal, District Métropolitain de Quito). Il se situe à 45 km au nord-ouest de Quito (à vol d'oiseau), dans les forêts du piémont occidental. En 2002 et 2003, Lippi et Bray ont mené des fouilles dans divers secteurs du site principal. Depuis 2004, Lippi dirige le projet avec Alejandra Gudiño. Depuis 2008, Estanislao Pazmiño participe en tant qu'un des directeurs du projet. Exception faite des années 2005 et 2006, consacrées à des prospections et à des activités rattachées à la mise en valeur du site, une saison de fouilles a lieu chaque année, et ce jusqu'à maintenant (an 2012). Toute la recherche a été effectuée avec l'aval de l'INPC de Quito, tandis que chaque saison compte de son rapport de fouilles (pour les consulter, prière de s'adresser au chercheur principal Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. ). En outre, des présentations du projet ont été faites en Équateur et dans d'autres pays, tandis que plusieurs articles lui ont été consacrés. Les recherches ont toujours été réalisées avec la participation d'archéologues et d'étudiants équatorients, parfois américains. En plus de Pazmiño, les autres archéologues ayant participé au projet de Palmitopamba sont : Esteban Acosta, Eugenia Rodríguez, Marcelo Villalba, David Brown et Robert Thompson. Les étudiants d'archéologie de l'Université Catholique de Quito qui ont travaillé sur le site pendant deux saisons au moins incluent Byron Camino, Christian Brito et Julio Mena. D'autres élèves ont travaillé pendant une saison.

A maints égards, le site monumental Palmitopamba (NL-20), s'est avéré extrêmement intéressant, tel que le témoignent plus en détails les rapports correspondants. En bref, il s'agit d'une occupation qui a duré 400 ans environ, du XIIème jusqu'au XVIème siècle. Il semblerait qu'il s'agissait alors d'un site qui remplissait une fonction civique, qui inclut notamment la construction d'un monticule avec une plateforme sur un mont élevé, ainsi que la construction de terrasses ou plateformes au niveau du versant septentrional du mont en question. A partir de ces constructions, on en déduit que le site fut un centre administratif et probablement religieux (nous doutons qu'il soit possible de séparer ces deux fonctions), associé à une chefferie yumbo.Vers la fin du XVème ou le début du XVIème siècle, les Incas arrivèrent à occuper le site, dans ce qui fut visiblement une cohabitation pacifique avec les Yumbos. Les Incas construisirent une ligne de défense sur le mont (probablement symbolique plus que stratégique), qui comprend des dépôts de projectiles de fronde. Sur deux terrasses inférieures, ces derniers occupants firent quelques murs ainsi que d'autres constructions, en pierre, parmi lesquelles figurent les fondements d'une construction rectangulaire. Le site attire notre attention : (1) du fait de son emplacement stratégique dans la région, (2) du fait de données récentes sur la relation entre les Incas et les Yumbos et le modèle d'expansion du Tawantinsuyu dans la région, et (3) du fait de son éventuel statut de refuge pour les Incas suite à la conquête espagnole. Les recherches sur ce site se poursuivent, alors que les directeurs travaillent avec la communauté de Palmitopamba et les autorités locales de Nanegal en ce qui concerne la mise en valeur du site. La culmination éventuelle du projet aboutira sur la publication -en Équateur- d'une monographie exhaustive sur toutes les recherches.

Il existe beaucoup d'autres sites d'intérêt dans la région ; jusqu'à présent, nous en avons fouillé deux autres. Le site NL-18 (site José Antonio Espín Coronel), est un cimetière Yumbo situé à proximité de NL-20, qui était menacé par les pilleurs. Nous avons fouillé quatre monticules avec tombes, ainsi qu'un monticule ovoïde sans sépulture. Les résultats de la fouille figurent dans les rapports des années 2007, 2008 et 2010. Trois des tombes étaient Yumbo, et une d'entre elles, Inca-Yumbo. Le troisième site fouillé dans ce secteur est le monticule Tola Rivadeneira (Nl-30), entre les juridictions de Palmitopamba et La Perla. Il s'agit d'un monticule rectangulaire avec plateforme de taille moyenne (la plateforme mesure 21 m sur 11 m), et une hauteur de 2 m environ. Des fouilles très limitées en 2010 et 2011 sur ce monticule ont fourni des données au sujet de la construction du tumulus et sur sa fonction supposée en relation à des festivités cérémonielles Yumbo. Cette supposition se doit à la présence de grandes quantités de tessons projetés de la plateforme vers le bas.

Le Projet Archéologique Palmitopamba a été financé par la Butler Foundation, une fondation privée originaire des États-Unis qui a pour but la protection de la forêt tropicale et de ses ressources naturelles et archéologiques. Cette fondation a également apporté des fonds à plusieurs reprises en vue de financer des projets communautaires menés par les communautés de Palmitopamba et/ou La Perla. Le projet et la mise en valeur de ces sites se poursuivent.

Télécharger les rapports de fouille en format PDF…
Rapport 2004 en espagnol [télécharger]
Rapport 2008 en espagnol [télécharger]
Rapport 2009 en espagnol [télécharger]
Rapport 2010 en espagnol [télécharger]
Rapport 2011 en espagnol [télécharger]
Rapport 2012 en espagnol [télécharger]

Mise à jour le Lundi, 27 Mai 2013 06:48