S’étendant le long du piémont oriental des Andes, au sud de l’Équateur, et enfermée entre deux cordillères, la vallée de l’Upano constitue une région spécifique où se rencontrent deux écosystèmes. Le paysage est typique de la haute forêt humide amazonienne, mais déjà apparaissent des traits montagnards andins. La localisation frontalière montagne/forêt, les fréquents tremblements de terre et les éruptions volcaniques ont influencé l’histoire humaine de la vallée de l’Upano.

L’autre originalité de ce bassin est une concentration exceptionnelle de sites archéologiques, composés de monticules artificiels de terre, occupant les terrasses bordant la rivière Upano. Les rares fouilles réalisées avant 1996 n’avaient pas éclairci la fonction de ces tertres, ni renseigné sur leurs anciens habitants.

Entre 1996 et 1998, l’Institut Français d’Etudes Andines promut le projet archéologique Sangay-Upano, centré sur les sites à monticules de la vallée de l’Upano. La recherche concernait la constitution d'une carte archéologique, l’organisation et la fonction des tertres, ainsi que l’identification de la séquence culturelle. Diverses questions orientaient le travail : Comment furent construits les monticules ? Etaient-ils disposés selon un plan précis ? Quelle était leur fonction ? Quand furent-ils occupés et par quelles communautés ? Restent-il des traces d’habitat et d’activités humaines dans ces tertres ?

Durant le projet Sangay-Upano, une nouvelle approche méthodologique du terrain fut tentée pour l’Amazonie occidentale. Le décapage de grandes surfaces dans le Complexe VI de tertres du site de Huapula permit de comprendre le mode de construction et la fonction domestique des monticules, précédemment considérés cérémoniels. La chronologie de leur occupation fut établie et de nouvelles cultures définies. Le plan d’une structure fut reconnu, ainsi que les activités qui y étaient pratiquées.

Le projet Río Blanco, initié en 1999 et achevé en 2005, poursuivait les objectifs du projet Sangay-Upano sur un plus large territoire. La rive gauche de l’Upano fut prospectée sur 30 km et plusieurs nouveaux sites avec ou sans monticules furent alors trouvés. Hormis les sondages effectués en divers sites, le site à tertres de Kilamope fut intensivement fouillé et une stratigraphie différente de celle de Huapula fut mise en évidence.

Pour aller plus loin...
La page Internet du projet sur le site du Ministère des Affaires Étrangères français (en français)
La page web de l'UMR 8096 du CNRS sur le projet (en français)
La page web du projet sur le site de l'IFEA